vendredi 23 décembre 2011

Fuelle querido de Mauricio Beru (1966)



Dans ce court-métrage de 1966, on peut voir (et entendre bien sûr), les bandonéonistes Pedro Maffia, Pedro Laúrenz (dont les deux frères aînés étaient bandonéonistes), Ciriaco Ortiz et un certain Astor Piazzolla. Quelle chance de voir leurs doigts enfoncer les touches de façon si sûre sur le clavier (en écrasant les fourmis comme dirait Julio Pane), la plaque faite sur mesure du bandonéon de Pedro Maffia, les sourcils toujours étonnés et le double menton d'Anibal Troilo, le gaucher Piazzolla avec les doigts hyperlaxes et un pouce déformé et des images d'archives de Buenos Aires...

mercredi 21 décembre 2011

Mise en ligne des interventions du Colloque sur le Tango

Les communications du colloque "Tango : Créations/Circulations/Identifications" qui a eu lieu à Paris en octobre dernier sont désormais en ligne sur
http://globalmus.net/?Communications-audio-mp3
Et notamment la mienne sur le bandonéon : 
http://globalmus.net/IMG/mp3/27_solange_bazely_salle8.mp3

samedi 17 décembre 2011

Leopoldo Federico vu par William Sabatier

Cliquer sur le titre de l'article pour le lire ou http://mondomix.com/blogs/accordeon.php/2009/06/23/leopoldo-federico-maestro-de-los-maestro

dimanche 11 décembre 2011

Dans une interview de Jiska Rickels

La journaliste à Jiska Rickels : Qu'est-ce qui vous a poussé à faire un documentaire sur le bandonéon ?

JR : Au départ, c'était une commande. Le but étant de présenter le film lors de la cérémonie de couronnement de Willem-Alexander (comme un prolongement du concert donné à l'occasion de son mariage avec Máxima).
Suite à cette demande, elle décide de se rendre en Argentine pour apprendre à mieux connaître le bandonéon et voir si elle se découvre des affinités avec cet instrument. Finalement, c'est après des mois de recherche et surtout, après sa rencontre avec Daniel Vedia qu'elle décide de faire le film.

La journaliste : Finalement, quel est  le fil conducteur du documentaire ?

JR : La passion qui existe pour cet instrument et le fait qu'il est en voie de disparition. L''instrument est apparu en Argentine en 1880 avec les premiers immigrants. C'est à cette époque que le bandonéon devient l'instrument majeur du tango (et du folklore dans le Nord du pays). L'instrument disparait assez vite en Allemagne, mais la popularité du tango en Argentine lui permet de survivre. Aujourd'hui, des collectionneurs et des touristes achètent ces instruments rares et les jeunes musiciens Argentins sont obligés de s'entrainer sur des "faux" bandonéons fabriqués à l'aide de cartons sur lesquels les touches de bandonéon ont été reproduites. Le manque de bandonéons, en particulier dans le Nord de l'Argentine, a beaucoup touché Jiska. Ces jeunes qui ne travaillent que sur des faux bandonéons sont très passionnés, et en plus, il s'avère qu'ils jouent souvent très bien, même s'ils n'on pu s'entrainer que sur des bandonéons en carton. Jiska a été également très touché par le rapport des bandonéonistes à leur instrument. Elle raconte que quand Daniel joue sur son instrument, c'est comme s'il respirait avec lui; Il lui donne vie;
Même si Jiska a parlé à Carel Krayenhof dans le cadre de son documentaire, elle a décidé de se concentrer sur le pays d'origine du bandonéon, l'Allemagne et sur l'Argentine.
 
La journaliste : Quelles sont vos attentes pour la première du film à laquelle assisteront Willem-Alexander et Maxima ainsi que le protagoniste du film, Daniel ?

Malgré une légère nervosité, elle a hâte d'y être. Elle est très curieuse de voir comment le documentaire sera accueilli et elle est ravie de revoir le bandonéoniste et son élève. Elle a vécu 4 mois en Argentine et elle a appris à aimer ce pays; aussi, elle espère qu'elle arrivera à transmettre son amour pour l'Argentine et ses habitants au public.

Comme on ne sait toujours pas quand le couronnement de Willem-Alexander aura lieu, et vue l'urgence du problème de manque de bandonéon, il a été décidé de ne pas attendre pour diffuser le film. Et c'est une opportunité unique de pouvoir diffuser le film en ouverture du "Nederlandse film competitie".

On espère pouvoir le voir sur les écrans français d'ici peu !

Texte grâce à l'aimable traduction du hollandais par Sabine Riezebos

jeudi 24 novembre 2011

Recréer le bandonéon, c'est le défi de l'Université de Lanús, Argentine

Pour faire face à la difficulté de rencontrer un bandonéon à prix abordable, l'Université Nacional de Lanús a décidé de concevoir un bandonéon d'étude : le Pichuco, du surnom du célèbre bandonéoniste Anibal Troilo pour créer un outil 100% argentin pour perpétuer le tango. 

C'est Ana Jaramillo, rectrice de la jeune Université Nationale de Lanús, amatrice de tango et elle-même bandonéoniste qui en a eu l'idée. Elle fait également partie de l'Académie Nationale de Tango. Avec une équipe de licence en dessin industriel et son directeur Roberto de Rose, le directeur du projet Roberto Crespo, le co-directeur Guillermo Andrade et les enseignants Edagardo Chanquía, Mariano Llorens, Mayté Ossorio, Agustín Peralta, Fabián Martínez, Andrés Ruscitti, Magdalena Vidart et plusieurs élèves Rubén Hassna, Luis Nocetti Fasolino ou Melisa Ríos qui s'investissent à cette précieuse tâche qui a transformé un projet de recherche de l'Université  en dorénavant une réalité sur le point d'être présentée au public.

Ce bandonéon d'étude devrait être accessible et pourra être proposé dans les écoles pour que les enfants puissent apprendre.

Roberto de Rose :   " Nous avons la volonté d'industrialiser la fabrication du bandonéon, en plus d'une esthétique et de le transformer en produit culturel du XXIème siècle, avec l'intention de massifier la vente à travers les bénéfices de l'industrialisation du processus et l'emploi de nouveaux matériaux et technologie. (...)
Beaucoup se sont lancés dans la reproduction de façon artisanale de ce qui s'était déjà fait pour parvenir à répliquer les 2300 pièces que comporte un bandonéon, mais nous pensons que le chemin est différent. (...)
La rectrice était en contact avec la Casa del Bandoneon, avec un des luthiers les plus importants, Oscar Fischer, et grâce à lui, dès les premiers échanges, nous en avons terminé avec les mythes du bandonéon : qu'on ne pouvait pas le jouer, qu'on ne pouvait pas le changer... Nous avons donc commencé à travailler. Parce que la réalité, c'est qu'il n'est plus fabriqué depuis plus de 50 ans. Le peu qu'il reste est vendu à l'étranger et c'est pour cette raison qu'il existe une loi de protection pour qu'on ne puisse plus exporter de bandonéons anciens. L'autre raison est que nous pensons que l'Argentine a changé son contexte éducatif et culturel. Aujourd'hui, nous pouvons parler d'un projet d'orchestre-école qui se font dans des quartiers marginaux et dans ce sens, on se rend compte que le bandonéon est un instrument de musique urbaine."

Roberto Crespo : "De plus, la rectrice a une vision très claire de la formation qui n'est pas seulement informative mais formatrice pour intégrer le monde de la production et pourquoi pas avec le bandonéon. Après tant d'années qu'il ne se fabrique plus et pour ce que cela signifie culturellement. Alors pourquoi ne pas le tenter depuis notre fabrique de rêve que nous avons ici à l'intérieur. C'est ainsi que nous avons "désossé" le premier bandonéon fin 2008. (...) Un élève boursier a commencé à mesurer et à dessiner toutes les pièces de bois."

Edgardo Chanquía : "Nous avons beaucoup expérimenté avec le soufflet. Originalement, chacun est un carton qu'on unit au bord. Nous avons développé un seul pli, avec une seule pièce de polymère. Cela réduit déjà le temps de montage de deux semaines à un jour !

Mariano Llorens : " Il doit sonner comme un bandonéon. Les changements que nous avons fait de matériaux sont des pièces qui font partie de mécanismes internes mais pour d'autres on a conservé le bois parce que cela a du sens."

 Roberto Crespo : "Il y a une proposition d'un parti pris de construction avec l'objectif de réduire la quantité et la diversité des pièces et processus, en maintenant des aspects ergonomiques et fonctionnels du bandonéon bisonore de 71 touches, son doigté et ses qualités de timbres. En diminuant la main d'œuvre artisanal pour réduire les temps de production et d'assemblage avec pour conséquence le coût final du produit.

Les musiciens consultés ont suggéré de faire attention à la sensibilité du clavier, le réglage de la courroie pour la main et le poids, même si celui qui apprend à jouer n'a pas ses subtilités.

Le plus difficile à résoudre sont les anches. Les luthiers liment chaque pièce en les accordant une à une. Ce qui n'est pas viable dans un processus industriel. Le défi a été de faire les anches grâce à une plaque unique coupée au laser, avec le son adéquat.

Le 20 novembre 2011 doit se signer une résolution du conseil supérieur déclarant l'Université le jour de la Souveraineté musicale où le bandonéon sera présenté.

Ana Jaramillo : "C'est une façon de préserver le patrimoine culturelle de la nation argentine. En faisant en sorte que les enfants dans les écoles puissent en avoir un, de la même façon qu'ils ont accès à une guitare, un piano ou un violon. C'est la raison pour laquelle nous avons eu l'idée de construire un bandonéon d'étude accessible, esthétique, fonctionnel, économique, national et populaire.

Vous pouvez lire l'article de Luján Cambariere dans son intégralité et en V.O. dans le Pagina 12 du samedi 19 novembre 2011 en cliquant

mardi 11 octobre 2011

Prochaine conférence le vendredi 25 novembre à Caen

Après de nombreux mois d'échanges, l'association TempoTango de Caen, via son émissaire Serge Davy, m'invite à donner ma conférence sur le bandonéon, le vendredi 25 novembre 2011 à 20h.
Salle Bonnaventure (Bazarnaom) 65 rue des Rosiers à Caen

La conférence 20h-21h30 sera suivie d’une milonga.
Entrée Conférence + milonga  adhérents 7€    Non adhérents 10€
Entrée Conférence uniquement 5€
Pour réserver 06 10 46 85 64 ou 06 23 46 49 84

mercredi 5 octobre 2011

Quant le design s'inspire du bandonéon...


Un instrument de musique qui inspire directement la forme d’une bibliothèque, c’est forcément intéressant. Ici le designer Argentin Diseño Mantis du Studio Mantis s’inspire du "Bandoneon Latino" pour sa forme.
Et le résultat est plutôt réussi puisque l’idée de départ qui était de proposer une bibliothèque ayant une identité nationale argentine est bien là.
Le bandonéon est bien là, les deux côtés de celui-ci serviront à retenir les livres, les trous dans les deux extrémités en contreplaqué et acrylique représentent les boutons de l’instrument, quand au soufflet il sera représenté par les livres que vous poserez sur la bibliothèque.
Le moindre détail a été pensé puisque le support des livres étant transparent il se fera très discret.
Le bandonéon, le tango, nous voici dans l’ambiance, et si vous désirez aller jusqu’au bout, utilisez donc la bibliothèque pour des livres de musique.

Pour retrouver l'information originale : Cliquez sur le titre.

mardi 27 septembre 2011

Colloque international Tango CRÉATIONS/IDENTIFICATIONS/ CIRCULATIONS

Paris / 26-29 octobre 2011
EHESS / 105 bd Raspail
Maison des Cultures du Monde / 101 bd Raspail
Organisé par le Centre de Recherches sur les Arts et le Langage (EHESS-CNRS)
dans le cadre du programme de recherche ANR
GLOBALMUS


Trois grands thèmes de réflexion représentatifs des recherches actuelles serviront d’axes aux débats :
- Créations : tendances esthétiques de la création actuelle, histoire des démarches créatrices, lien avec les formes d’expression et les techniques du corps, tensions entre création et tradition, entre création et homogénéisation.
- Identifications : identités nationales, nomadisme et diaspora, origines « noires » du tango et métissages, instrumentalisations politiques et revendications d’autonomie, questions de genre et sexualité.
- Circulations : ressources technologiques en contexte de globalisation, nouveaux moyens de diffusion et leurs effets sur la pédagogie et l’interprétation, stratégies commerciales et circuits alternatifs, impact de la patrimonialisation.


Programme :
Mercredi 26 octobre 2011
19:30 POT DE BIENVENUE ET PERFORMANCES (Librairie El Salón del libro)

Jeudi 27 octobre 2011
9:00-10:30 OUVERTURE ET SÉANCE PLÉNIÈRE (MCM) Marta SAVIGLIANO, Tangos insolentes
10:30-13:30
LANGAGE MUSICAL (EHESS, salle 7)
Nicolás VARCHAUSKY: La OrquestaTípica, una invención tímbrica novedosa
Mathieu CEPITELLI: La question du rythme dans le répertoire pour sexteto típico des années 1920-30: propositions pour une analyse du rythme dans la musique tango
Jessica QUIÑONES: The Creation of Musical “Filth”: exploring the essence of mugre through Astor Piazzolla‟s tango repertoire for an enhanced musical experience
Andrea MARSILI: Les visions sur le langage musical d‟Astor Piazzolla
Mercedes KRAPOVICKAS: Arreglos para bandoneón solista de Leopoldo Federico, la conformación de una poética del bandoneón
LANGAGE VERBAL (EHESS, salle 8)
Julio SCHVARTZMAN: ¿Quién habla en el tango? El intérprete como autor
Penelope PATRIX: “Yo soy una sombra / del guapo que fue…” De la poétique canaille à la mélancolie, étude ethnopoétique des paroles du tango chanté entre Vieille Garde et Nouvelle Garde
John TURCI-ESCOBAR: Era de lo más pobre y de lo más lindo: Reconsidering Jorge Luis Borge‟s Views on the Tango
Diego PETERSEN: La parole et la voix du tango dans la poésie rioplatense de l‟exil (Benedetti, Moyano, Gelman, Salas)
Melanie MERTZ: Las nuevas letras de tango (1990-2010)
14:45-17:45
HYBRIDATION DE GENRES (EHESS, salle 7)
Géraldine POWER: The French Tango-chanson (c.1909-1920s): A Franco-Spanish Response to the Tango‟s Parisian Invasion
Jaqueline BALINT-ZANCHETTA: El tango-canción entre tradición y modernidad
Omar GARCÍA BRUNELLI: La incorporación del jazz a la trama del tango en la música de Astor Piazzolla
Alberto MUNARRIZ: ¿Qué tango hay que tocar? Dialogues and diversity in contemporary instrumental tango
Camila JUÁREZ: Orquesta Típica Fernández Fierro: la renovación del tango a partir de una típica
HISTOIRE DES OBJETS TECHNIQUES (EHESS, salle 8)
Avelino ROMERO PEREIRA: La historia del tango argentino según Horacio Ferrer: vanguardia, memoria y cultura política
Solange BAZELY: Histoire du bandonéon
Marina CAÑARDO: El tango y el disco
Kendra STEPPUTAT: The Art of Cortina. Tango DJing between Service, Education and Performance
Elia PETRIDOU: How does fashion fashions dancing? Experiencing tango through clothes and shoes
18:30-20:00 TABLE RONDE DE MUSICIENS (Studio de l’Ermitage): Gustavo BEYTELMANN, Juan José MOSALINI, Juan Carlos CÁCERES, Tomás GUBITSCH, Eduardo MAKAROFF, Andrea MARSILI, Estela TELERMAN
21:00 CONCERT: Buenos Aires sur scène (Studio de l’Ermitage)

Vendredi 28 octobre 2011
9:00-10:30
SÉANCE PLÉNIÈRE (MCM) Didier FRANCFORT, L‟invention du tango soviétique
10:30-13:30
HISTOIRE ET SOCIOLOGIE DE LA DANSE (EHESS, salle 7)
Esteban BUCH: A propos de la „danse maudite‟: La censure du tango par l‟Eglise
Sophie JACOTOT: Le tango dans la création chorégraphique en France depuis les années 1920
Sabine ZUBARIK: Sublime Feelings: The Experience of «Flow» in Dancing Tango
France JOYAL: Parler tango. Une étude des effets du tango dans la formation des soignants
Christophe APPRILL: Retour sur la diffusion contemporaine de la danse tango
TANGO NEGRO (EHESS, salle 8)
Gustavo GOLDMAN: Apropiaciones creativas e hibridaciones en el proceso de gestación del tango rioplatense (1870-1900)
Michel PLISSON: Le tango et les genres musico-chorégraphiques du Río de la plata: Entre le noir et le blanc
Gérard BORRAS: “Es de reírse que los negros de Malambo, en lugar de marinera bailan tango”… ou l‟irruption et la consolidation du tango dans la capitale péruvienne (1920-1940)
Clara BIERMANN: Candombe contre tango. Catégories musicales et imaginaires sociaux dans l‟Uruguay contemporain
Jeffrey TOBIN: Tango, Melancholia, and Identity
14:45-17:45
DANSE ET GENRE (EHESS, salle 7)
Emily A. BERNHARD JACKSON: “Yo Soy La Milonga Bravo”: Gender Confusion and the History of Tango
Marion KRAUTHAKER-RINGA: “Féminin” vs “Masculin” dans le tango argentin: une question de style et d‟époque
Rafael MANDRESSI: Danser avec le sexe: figures de l‟érotisme dans la réception parisienne du tango (1910-1914)
Elizabeth SEYLER: Tango Cruzado: Investigating non-traditional gender roles and pairings in three North American cities
Adriana PEGORER: Performing Gender in Milongas of Buenos Aires: Exploring the Binary Between
TANGO SAVANT (EHESS, salle 8)
Christine AMOS LINIAL: An analysis of Darius Milhaud‟s work in the tango tradition
Julio OGAS: El tango entre el neoclassicismo y la deconstrucción en la música para piano argentina
Estela TELERMAN et Estela ERDFEHLER: El tango: su inserción en el ámbito artístico global
Federico MONJEAU: Presencia del tango en la obra de Julio Viera
Bárbara VARASSI PEGA: Gustavo Beytelmann: a personal musical language with tango roots
18:30-20:00 TABLE RONDE DE DANSEURS (MCM) : Christophe APPRILL, Frédérique BEHAR, Sol BUSTELO, Mikael CADIOU, Matías de VALENTÍN ALSINA, Victoria VIEYRA, Angelica CHEMLA
21:00 MILONGA avec l’association Baires De Retour

Samedi 29 octobre 2011
9:30-11:30
TANGO ET CINÉMA (EHESS, salle 7)
Cristina TAVARES DE BASTOS et Yvan SCHULZ: L‟emploi du film dans la recherche anthropologique sur le tango (danse). Réflexions tirées de la réalisation d‟un documentaire sur la scène suisse
Enrique ENCABO FERNÁNDEZ et Berta RUBIO FAUS: Milonga de amor: ejemplos de (re)interpretaciones del tango en el cine de finales del siglo XX
Daisy FANCOURT: Tango Argentino? Bertolucci‟s “Last Tango in Paris”
Margaret FARRELL: Tango as a compositional element in Egyptian film song
TANGO NOMADE (EHESS, salle 8)
Enrique CÁMARA DE LANDA: Tango italiano–tango rioplatense: convergencias y divergencias
Heloísa DE ARAÚJO DUARTE VALENTE: Bibelot: le tango brésilien: du tango modèle argentin à la version nomade brésilienne
Thomas HILDEBRANDT: Identity and representation in Arabic tango
Meri LAO: Inicios olvidados del tango (identificaciones – identidad – género)
11:30-13:00
SÉANCE PLÉNIÈRE DE CLÔTURE (MCM): Table ronde
VIN DE L’AMITIÉ


Comité scientifique :
Christophe APPRILL (Centre Norbert Elias), Carmen BERNAND (Université Paris X), Denis CONSTANT-MARTIN (Science Po Bordeaux), Didier FRANCFORT (Université Nancy 2), Julien MALLET (IRD), Rafael MANDRESSI (CNRS-Centre Alexandre-Koyré), Emmanuelle OLIVIER (CNRS-CRAL), Michel PLISSON (Université Paris IV)
Organisateurs :
Marina CAÑARDO (EHESS-UBA), Sophie JACOTOT (Centre d’histoire sociale du XXe siècle – CRAL), Esteban BUCH (EHESS-CRAL)

jeudi 18 août 2011

Tango: il faut sauver le bandonéon argentin

Un reportage paru il y a un mois sur l'AFP. C'est bien qu'on parle du bandonéon bien sûr mais ce reportage alarmiste mentionne que le bandonéon ne se fabrique plus en Argentine depuis les années 40. Mais savent-ils ces journalistes que le bandonéon est Allemand ? Et qu'il en reste bien plus que 2.000 comme dit dans ce reportage.

Et que si effectivement il existe des étrangers qui en achètent pour en faire des objets de collection que dire de tout ceux qui en jouent à l'étranger, argentins ou pas. Le doigt est pointé là-dessus comme étant le problème des argentins qui ne trouvent pas d'instruments à cause de cela, réduisant le problème pour en omettre et en cacher d'autres.


Et que dire d'une loi assez délirante par certains aspects, promulguée en novembre 2009 et heureusement dans l'incapacité d'être appliquée ?


S'il existe un vrai problème, il existe aussi des solutions. Celles qui existent déjà d'excellents luthiers qui réparent les bandonéons, le problème principal reste économique. Quand le gouvernement argentin va-t-il investir pour faire fabriquer en Argentine des bandonéons alors que plusieurs personnes en ont tout à fait les capacités. Quelques individus en fabriquent dans leur coin mais la mise en commun de ces talents ne se fait pas encore. Et ne se fera peut-être pas.

J'aurai l'occasion de parler de cela lors d'un colloque international à Paris du 27 au 29 octobre prochain : www.globalmus.net

mercredi 13 juillet 2011

Table Ronde autour de Piazzolla le 8 juillet 2011 & Fabrication bandonéon

Pour accéder à la vidéo de cette table-ronde qui a eu lieu dans le cadre du festival Tangopostale à Toulouse : VIDEO TABLE RONDE PIAZZOLLA 8072011 le 8 juillet dernier avec Françoise Thanas, Emmanuelle Honorin et Marcelo Mercadante à la Médiathèque José Cabanis à Toulouse.

Photo Solange Bazely & Marcelo Mercadante © Julio Navarro

Photo © Lucienne Guénard

Vous pouvez aussi télécharger le livre "Tango, corps à corps culturel" sorti en 2008 aux Presses Universitaires du Québec dans lequel un de mes articles a été publié sur la fabrication des bandonéons (il va falloir que j'actualise sérieusement, ce sera fait prochainement !) : http://www.scribd.com/doc/60276004/92/NOTES-SUR-LA-FABRICATION-DES-BANDONEONS

Bel été !

Solange

lundi 11 juillet 2011

11 juillet : jour national du bandonéon

Volver par Anibal Troilo & Astor Piazzolla en 1970
Pichuco aurait eu 97 ans aujourd'hui !
Belle journée à tous !

lundi 4 juillet 2011

Piazzolla nous a quittés il y a 19 ans déjà !



Lettre de Piazzolla à Gardel

Buenos Aires, 1978

Cher Charlie,

Peut-être qu'en t'appelant Charlie, tu te souviendras du gosse de 13 ans qui vivait à New-York, qui était argentin et jouait du bandonéon. J'ai aussi travaillé comme vendeur de journaux avec toi dans le film El día que me quieras. Je t'ai surnommé Charlie quand tu m'a demandé une fois chez toi comment on disait Carlitos en anglais. Tu te souviens quand je t'ai apporté un bonhomme de bois qu'avait taillé mon père ? Ce matin-là tu m'as dédicacé deux photos, une pour Vicente Piazzolla et une autre pour "le gamin sympathique et futur grand bandonéoniste".

De 1934 à aujourd'hui, 1978, 44 années sont passées et réellement je ne t'ai pas oublié. Tu te souviens quand tu m'emmenais sur tes tournages dans les studios de la Paramount à Long Island ? Février 1934, la pire chute de neige de l'année, deux mètres de haut et - 10° , et moi ton traducteur de flatteries des filles qui voulaient te connaître.
Je n'oublierai jamais les deux bicyclettes que nous prîmes avec Tito Lusiardo et que nous avions cassées à force de mouiller notre chemise. Les après-midis, j'avais pour habitude de t'accompagner pour t'acheter des vêtements dans les grands magasins de New-York. Nous arpentions Sacks, Macys, Florsheini et finalement tu t'achetais ces fameuses chemises à rayures verticales et horizontales. Des douzaines, avec des chaussures vernies, borsalinos, etc... comme si tu avais trop d'argent. Je t'ai montré toute la ville (j'étais fier de la connaître aussi bien; mais cela faisait déjà 11 ans que je vivais là), surtout mon quartier, Greenwich Village, où je te faisais connaître les meilleures cantines italiennes et toi, avec tes problèmes de bedaine, tu faisais gaffe; sans compter les fois où tu es venu à la maison goûter les raviolis de ma grand-mère Asunta en plus des beignets de coing. Comme tu aimais bien manger !

Je n'oublierai jamais la nuit où tu m'as offert un asado à la fin du tournage de El día que me quieras. Ce fût un honneur pour les argentins et les uruguayens qui vivaient alors à New-York. Je me souviens qu'Alberto Castellano devait jouer du piano et moi du bandonéon, évidemment pour t'accompagner. J'ai eu la folle chance que le piano soit si mauvais que j'ai du jouer moi seul avec toi qui chantait les thèmes du film. Quelle nuit, Charlie ! Ce fut là mon baptême avec le tango. Le premier tango de ma vie et accompagnant Gardel ! Jamais je ne l'oublierai.

Peu de temps après, tu es parti avec Lepera et tes guitaristes à Hollywood. Tu te souviens que tu m'as envoyé deux télégrammes pour que je me joigne à vous avec mon bandonéon ? C'était au printemps 1935 et j'allais fêter mes 14 ans. Mes parents ne m'ont pas donné l'autorisation et le syndicat non plus. Charlie, ça m'a sauvé ! Au lieu de jouer du bandonéon, je jouerai de la harpe !

Une nouvelle étape de ma vie commence. Nous rentrons à Mar del Plata en 1936. J'ai le coup de foudre pour la musique et j'étudie follement le bandonéon. Mon bandonéon et moi nous allons à Buenos Aires et je débute avec Aníbal Troilo. Tu sais qui était Troilo ? C'était toi, jouant du bandonéon. C'est comme dire : ton prolongement.

Nous étions en 1939 et cela faisait 4 ans que tu étais Dieu. Tes films et tes disques se vendaient comme des petits pains. Maintenant les idiots découvrent que tu chantais bien. Ton théâtre était d'abord vide. Ton voyage en Europe prémonitoire et tes concerts chaque fois plus importants. Ensuite les Etats-Unis, tes films, Hollywood, l'Amérique centrale et Medellín, la fin de la route. Tu sais une chose... moi aussi j'aime l'avion, sauf cette carlingue que tu as prise. Mais... après ton absence de nouveaux personnages de Buenos Aires ont commencé à apparaître. Charlie... Tu as ruiné la vie des chanteurs, ceux qui avaient pour habitude de dire : heureusement, Gardel est parti et il y a plus de travail pour nous et les autres répondaient : faites gaffe les gars, les disques restent.

Profitant de ce moment, une nouvelle classe sociale apparaît : les veuves de Gardel, ces personnages qui achetaient ou avaient tes disques. Comme par magie, les animateurs de radio et les "critiques" disaient tous qu'ils étaient tes amis même s'ils ne t'avaient jamais vu de leur vie. Ces gens ont leurs clans formés dans toute l'Argentine, l'Uruguay, la Colombie, le Vénézuela et dans beaucoup d'autres pays encore, cela fait presque 45 ans qu'ils vivent grâce à toi. Mais là ne se termine pas l'affaire. Après 1936, naissent les Gardéliens, Gardelones, Gardelitos ou Gardeluchos. Ce sont de drôles d'êtres qui utilisent ton sourire, tes mêmes mimiques, ta même façon de marcher et de parler, mais ce qu'ils ne peuvent pas faire, c'est chanter comme toi. Charlie, je sais que tu serais mort de rire, rien de moins. Je peux te dire que la majorité des chanteurs ont voulu être Gardel et Gardel pour tous. Ici le bruit a même couru que tes disques se répétaient de nuit. C'est pour cela que tu chantes mieux chaque jour.

Je t'en raconte une bonne, Charlie. Certains professeurs de chant du Théâtre Colon font écouter tes disques comme modèle et je suis certain que tu seras toujours là à nous regarder de là-haut et tu penseras que tu aurais aimé chanter les grands tangos des années 40 : de plus, j'aurais écrit pour toi, je t'aurais fait les arrangements et j'aurais joué le bandonéon. On les aurait tués, Charlie. La seule chose que je n'aurais pas utilisé dans l'orchestre, c'est la harpe. Là-haut, tu dois avoir une belle collection de toutes les couleurs, Toi qui connais les anges. Pourquoi tu ne leur demandes pas de changer le système et tu ajoutes un bandonéon dans l'orchestre ? Regarde, il y a déjà le gros Pichuco, Maffía, Laurenz.

Mais je m'enthousiasme trop et je préfère attendre un peu pour être celui qui organise cet orchestre. Je vais travailler, ou comme on dit aujourd'hui, "j'ai un récital". Je vais penser au gamin Piazzolla quand tu lui as dit : "Maintenant joue la musique de Arrabal amargo et vas-y à fond". C'était au printemps 1935 et le duo Gardel-Piazzolla était né. Je suis un type chanceux. Un jour, nous nous rencontrerons au dernier étage. Attends-moi, mais... ne meurs jamais.


Traduction de Solange Bazely le 4/07/2011

mercredi 25 mai 2011

Béjart, Donn, Garello & la Danza del fueye

Le charismatique et prolifique chorégraphe Maurice Béjart, passionné de tango, a utilisé à maintes reprises le bandonéon dans ses chorégraphies. C’est Jorge Donn, le danseur argentin d’origine russe qui sera des années durant l'égérie de sa compagnie, qui le lui fera découvrir :  “J’ai toujours été très lié à l’Argentine grâce à Jorge Donn. Il y a toujours eu des Argentins dans ma compagnie“ commente Béjart , dans une interview donnée à Diego Llumá en juin 2003.

Raúl Garello nous raconte sa rencontre avec Jorge Donn : "Durant l’hiver portègne 1990, un ami commun, journaliste, Bepo González, me présente Jorge Donn dans un restaurant de Belgrano. Finalement, il me dit : "Raúl, j’aimerais que vous m’écriviez un solo de bandonéon. J’aime beaucoup le tango, et je voudrais danser sur scène avec un bandonéon. La seule contrainte est que ça ne dure pas moins de 6’30 !". Pour un solo de bandonéon, ce n’est pas rien ! Surtout qu’on supposait alors que son destin probable serait d’être chorégraphié par Béjart qui aimait  beaucoup le bandonéon. Je me mets à écrire cette œuvre en jouant sur la variété rythmique pendant les trois parties : le prologue, l’épilogue et le final. J’en parle à Horacio Ferrer, avec lequel je collabore depuis si longtemps, qui me trouve le titre : la Danza del Fueye, la danse du bandonéon (du soufflet plus exactement). Je l’enregistre et en octobre 1990, je lui fais parvenir par l’intermédiaire de l’actrice argentine Cipe Lincovsky, qui avait déjà travaillé avec Béjart et Donn dans Nijinsky, clown de Dieu. Comme je n’avais eu aucune nouvelle, j’avais perdu espoir ; j’ai pensé que ça ne lui avait pas plu. Un an plus tard, je reçois un fax de la part de Jorge Donn qui veut faire la première de la Danza del Fueye en février 1992 ; la chorégraphie est prête et il souhaite que je la joue, avec lui, sur scène !
Fin Janvier, de retour de Toulouse où j’avais enregistré avec l’Orchestre National du Capitole dirigé par Michel Plasson, nous commençons à travailler. La danse durait 9 minutes et avait tendance à s’étendre par la chorégraphie et les silences. La première a eu lieu le 18 février 1992, à Mar del Plata. Ce fut un moment extraordinaire ! Jusqu’à mi-avril, nous avons donné environ vingt représentations en Argentine. Nous faisions la première partie avec la Danza del Fueye et pour la seconde partie, il dansait ce Boléro de Ravel qui l’avait rendu si célèbre, notamment grâce au film de Claude Lelouch, Les Uns et les Autres. La grande scène était disposée selon Béjart : nous étions l’un à l’extrême droite et l’autre à l’extrême gauche, il y avait un autre bandonéon sur une chaise, comme relâché… et moi jouant debout, vêtu de noir. Jorge Donn dansait au milieu, seul. C’était un duo entre le danseur et le bandonéon. Toute la scénographie était une boîte noire avec la lumière. Nous avons joué en avril à Lausanne. Puis à Sens à l’occasion de la Carte Blanche donnée à Jorge Donn. A 45 ans, il était déjà très malade. Notre dernière représentation publique a eu lieu le 4 juillet 19922, jour de la mort d’Astor Piazzolla. Quelle coïncidence ! Jorge Donn est mort peu après, le 30 novembre de cette même année“. "

Phil Lizon, danseur chez Béjart à la même époque que Donn, m'a raconté qu'avec cette pièce, Maurice Béjart, qui aimait beaucoup le bandonéon, pensait faire un vrai cadeau à Jorge Donn qui était déjà bien fatigué et malade et n'avait pas pu l'apprécier autant qu'il aurait souhaité. Pour les autres spectacles où le tango était présent, c'était souvent le frère de Jorge Donn qui en faisait la sélection musicale.

L’autre pièce est “Che, Quijote y bandoneon“ que Béjart monta en 1999 pour les élèves du groupe 13 de Rudra en coproduction avec le Théâtre de Vidy à Lausanne, et non pour sa compagnie, avec Cipe Lincowsky et le danseur argentin Octavio Stanley (dans le rôle de Che) et les autres danseurs Arnaud Marcon (Don Quijote), Ivana Baresic (Dulcinée), Denis (La Mort) et des jeunes d’une bonne dizaine de nationalités. Les musiques choisies étaient d’Astor Piazzolla, de Raúl Garello, de Daniel Binelli et la voix d’Eladia Blasquez avec le bandonéoniste Olivier Manoury sur scène (en alternance avec William Sabatier sur certaines dates).


Olivier Manoury : “René Gonzalez, directeur du Théâtre de Vidy à Lausanne, où se situe l’école de Béjart me téléphone pour me demander de rencontrer Béjart le lendemain matin ! Je m’arrange et débarque à Lausanne avec mon bandonéon, accueilli par Béjart lui-même et Cipe Linkowsky.
Sur un des plateaux, une quinzaine de danseurs évoluaient sur scène. Et puis Béjart me dit : “Je suis très content que vous ayez accepté de venir. Montez et jouez ce que ça vous inspire“. Ca tombait bien que je sache improviser et que je n’ai pas besoin de partition ! Béjart m’informe : “On a déjà travaillé avec des bandes, comme je fais toujours. J’ai beaucoup travaillé avec mon ami Raúl Garello mais là il me manque un bandonéon physiquement et un bandonéoniste sur scène, voilà.“

Alors je joue en me laissant complètement aller à mon truc. Les danseurs évoluaient sur une chorégraphie qu’ils avaient préparée avec une autre musique qu’il ne voulait pas que j’entende.
Béjart avec lequel j’avais un très bon feeling semblait très content. On a alors regardé le planning avec le directeur, très longtemps à l’avance et avec beaucoup de dates. J’en ai fait la plupart mais j’ai demandé à William Sabatier d’assurer une partie – puisqu’il sait faire ce que je fais – et qui a assisté à certaines répétitions pour rassurer Béjart qui était très autoritaire. Cependant, avec moi, il m’a foutu la paix et j’ai fait ce que j’ai voulu.
Ce premier jour où j’avais improvisé, ils avaient enregistré sans me le dire et travaillé dessus. Evidemment comme je n’étais pas tout le temps présents, ils avaient fixés des mouvements… Quand j’ai commencé les répétitions, ils étaient perdus car je jouais autre chose. J’ai finalement dû relever le morceau que j’avais complètement improvisé et que j’ai ensuite enregistré dans mon disque de bandonéon solo, qui s’intitule “Al Che“. J’ouvrais donc le spectacle avec ce thème.
La tournée a duré un an et demi, dans toute l’Europe. En Argentine, nous avons joué à Buenos Aires, La Plata, Rosario, Resistencia (où tout le monde connaît Rudi et Nini Flores), Córdoba, Montevideo puis à Brasilia et San Paulo au Brésil. Je n’avais jamais tant voyagé ! 

Le premier jour au Grand Rex de Buenos Aires en Mai 2000, il y avait une belle brochette de bandonéonistes au premier rang dont Raúl Garello. Mais comme je jouais ma musique, je ne me sentais pas à l’examen".
William Sabatier a assuré une vingtaine de dates en Europe et en Suisse au théâtre de Vidy : "J’en garde un très beau souvenir. C’était pour moi ma première grosse tournée à l’étranger. Ce n’était pas rien. Après Béjart, les choses vont changer pour moi; je vais enfin gagner ma vie. Béjart était très autoritaire avec ses danseurs, ses techniciens et ses collaborateurs. Mais il avait toujours un mot gentil avant les spectacles. Je me souviens à Weimar, je me chauffais côté jardin dans les rideaux, il est venu se placer sur une chaise à coté de moi, j’ai joué un peu pour lui, il m’a raconté sa rencontre avec Astor en Italie et il m’a mis en confiance avec un mot pour me rassurer.  J’ai appris aussi un truc très juste grâce à lui : trop d’esthétisme tue l'esthétique. Je l’ai vu mettre en pratique ceci avec beaucoup d’habilité. Chose à laquelle je pense souvent depuis dans mes solos."

Autres ballets dans lesquels Maurice Béjart ( janvier 1927 - novembre 2007) utilisa le tango :
• Notre Faust (1975) avec "La cumparsita" et autres tangos, choisis par Jorge Donn qui alternent avec du Bach.
• Mozart-Tango sur un mélange de musique de Mozart et de 7 tangos argentins en décembre 1990 avec le Béjart Ballet Lausanne
• Episodes (1992) musique d'Astor Piazzolla
•  L’Art du pas de deux (1993) La Cumparsita
•  Racine cubique (1997), solo de Sylvie Guillem sur une musique originale de Raúl Garello.
Tangos, 2001 Musique : "El Flete" (V.Greco/P.Contursi), "Organisto de la tarde" (C.Castillo/J.G.Castillo),/  "Caminito" (Juan de Dios Filiberto), "Fueyazo" (Daniel Binelli), /  "Danzarin" (J. Plaza), /  "La Cumparsita" (Gerardo H. Matos Rodriguez)